Les Kanndi

Le kanndi ou maison buandière
Le kanndi tire son nom de « kanna » qui signifie blanchir, laver et de « di » déformation de « ti », maison. Son orthographe est très fluctuante dans l’état des sections ou la matrice du cadastre napoléonien établi dans les années 1820-1840.
Sa fonction est le blanchiment du fil de lin.
Dans le Léon on blanchit le fil et non la toile. Les maisons buandières sont disséminées sur le pays, et l’on peut parler de « blanchisserie éclatée ». Sur l’ensemble des 22 communes plus de 340 « kanndi » ont été repérés soit dans les inventaires après décès soit sur le cadastre napoléonien.
Environ 40 ont pu être retrouvés à ce jour, dans des états de conservation tels qu’il est temps de s’y intéresser.
Nous parcourons la campagne pour retrouver ces kanndi, et avons besoin de vous. Si vous en trouvez…

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Les étapes du travail du lin, de la graine à l’obtention d’une toile, sont nombreuses. Chacune exige un savoir faire exercé par des hommes et des femmes de nos campagnes. Il en est une qui est une spécificité du Léon. En effet, ici c’est le fil qui est blanchi et non la toile comme c’est le cas sur les autres territoires textiles de Bretagne et d’ailleurs.
Pour cette opération nos ancêtres ont construit de petites bâtisses, les maisons buandières, appelées « kanndi » en breton.
L’étude des plans cadastraux et des noms des parcelles permet de retrouver l’emplacement d’un kanndi aujourd’hui disparu.
Dans la toponymie il donne son nom à la parcelle dans laquelle il se trouve et parfois à celles qui lui sont proches : « parc ar handy », « liors ar candi », « foennec ar c’handi »…

été 2014

Animations sur les "kanndi"

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Comme les autres étés, les bénévoles de l’association ont proposé des rendez-vous sur les trois « kanndi » du territoire, pour expliquer le lin de la graine à la toile, la spécificité léonarde du blanchiment du fil mais aussi toute l’actualité du lin et du chanvre dans l’alimentaire, le textile, les secteurs du nautisme, de l’aéronautique, de la construction automobile avec les matériaux composites, l’isolation… Les publics sont divers : locaux, touristes, groupes, au total une centaine de personnes ont profité de ces explications.

Les visites de ces sites peuvent aussi se faire sans guide, grâce aux Palquette Recto / Plaquette Verso édité par l’Association

Décembre 2013

Restauration des kanndi

Le dossier de restauration des « kanndi » de Mescoat à Ploudiry et Penbran à Saint-Urbain est en bonne voie, le maître d’œuvre a été choisi. On peut imaginer qu’à l’été 2014, le public pourra être accueilli sur des sites opérationnels !

Décembre 2013

Inventaire du patrimoine

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L’association Lin & Chanvre en Bretagne a été retenue dans le cadre de l’appel à projet lancé par le Service de l’Inventaire du Patrimoine Culturel de la Région Bretagne au printemps 2013. Celui-ci a pour objectif d’encourager le développement des propositions d’inventaires du patrimoine portées par les acteurs locaux.
Si l’approche territoriale était jusqu’alors privilégiée pour effectuer l’inventaire du patrimoine culturel, cette initiative ouvre la voie aux inventaires par thématique. C’est dans ce cadre que nous nous inscrivons. Cinq projets ont été retenus en Bretagne dont un inventaire des moulins à papier de Bretagne qui sera effectué par l’association Au fil du Queffleuth et de la Penzé.
Le réseau Lin & Chanvre et ses adhérents vont donc réaliser un inventaire du patrimoine linier et chanvrier sur l’ensemble du territoire breton d’ici à l’automne 2015.
Une première rencontre avec le service de l’inventaire a eu lieu le 31 octobre afin de préparer le conventionnement entre les deux structures et d’identifier les éléments patrimoniaux qui seront inventoriés (immobilier et mobilier). Le service régional dispensera par la suite une formation pour permettre à l’association d’enregistrer les informations dans une base de données nationale par l’intermédiaire de la nouvelle plate-forme web appelée Gertrude.
Pour débuter cet inventaire, les éléments répertoriés lors de l’inventaire des « kanndi » réalisé en 2010 à partir des relevés précédemment effectués par différentes structures dans le Nord-Finistère seront enregistrés. De nouvelles campagnes d’inventaires seront réalisées, en faisant appel aux associations et bénévoles adhérents, afin de récupérer des données manquantes ou, pourquoi pas, de nouvelles informations.
Dans ce cadre, les fiches d’inventaires des « kanndi » du Pays de Landerneau-Daoulas, réalisées par l’association Dourdon depuis 2004, seront intégrées à la base de données. Elles comportent des photographies, des relevés métrés, des indications sur l’état du bâti mais également les éléments qui ont pu être relevés dans les inventaires après-décès du XVIIIè siècle ou sur le cadastre napoléonien.
Ceci permettra de partager la connaissance de ce patrimoine vernaculaire.

Nous pourrons aussi y intégrer les bassins à rouir – rectangulaires, faits de « mein glaz » ou pierres bleues – que nous commençons à répertorier sur le territoire.

été 2013

Animations sur les "kanndi"

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Les visites-découvertes des trois « kanndi » communaux qui font l’objet d’un projet de restauration ont été reconduites cet été.
Il s’agit des kanndi de Penbran à Saint-Urbain, Mescoat à Ploudiry et l’Ile Keranfanc à Plouédern.
Jean-Luc et Andrée ont présenté le lin, de la graine à la toile en passant par les kanndi et l’exportation des toiles. Ils ont aussi évoqué l’avenir du lin en Bretagne.
La restauration de ces kanndi, qui n’a pas encore été réalisée, est toujours d’actualité.
Les échanges se sont poursuivis sur les sites sous le soleil autour d’un pot proposé par Chloé de l’Office du Tourisme de Landerneau.
Plus de 20 personnes ont participé à chacune de ces visites.

Les visites de ces sites peuvent aussi se faire sans guide, grâce aux Palquette Recto / Plaquette Verso édité par l’Association.

été 2012

Animations sur les "kanndi"

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Comme les années passées, Ies visites-découvertes des trois « kanndi » communaux qui font |’objet d’un projet de restauration ont été reconduites. Penbran à Saint-Urbain, Mescoat à Ploudiry et l’lle Keranfanc à Plouédern sont des sites que l’on peut trouver seul grâce au document édité par l’association en 2009. Avec Jean-Luc et Andrée, il s’agit plus de mini-conférences expliquant le lin de la graine à la toile.
La restauration, qui n’a pu être réalisée en cette année 2012, s’inscrit dans le projet porté par l’association régionale par une remise en contexte.
Le public est toujours un mélange de gens du territoire et de touristes.

été 2011

Visites découvertes des "kanndi"

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La machine est maintenant bien rodée ! Cet été encore les membres de Dourdon ont proposé des animations sur les trois « kanndi » communaux du territoire, à Saint-Urbain, Ploudiry et Plouédern. Le public est toujours intéressé par ce patrimoine linier pour peu qu’il soit replacé dans le contexte régional.
La recherche de financement pour le projet de restauration est en cours, les choses concrètes vont pouvoir commencer sur Penbran (Saint-Urbain) et Mescoat (Ploudiry).

Novembre 2010

4 "kanndi"

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Quatre kanndi du Pays de Landerneau-Daoulas sont dans le domaine communal. Trois d’entre eux (à Ploudiry, Plouédern et Saint-Urbain) font l’objet d’une étude et servent de support à des animations d’été. Il s’agit d’expliquer les différentes phases du travail du lin, de la graine à la toile, en mettant l’accent sur cette spécificité du territoire qu’est le blanchiment du fil en écheveaux dans les maisons buandières. Pour chacun de ces rendez-vous une cinquantaine de personnes ont suivi les explications données par les membres de Dourdon avec lesquels elles ont pu échanger autour d’un pot offert par l’Office du Tourisme.
La commune de Ploudiry a été désignée comme tête de pont de la mise en valeur de ce patrimoine vernaculaire et c’est dans ce sens que Bernard Leopold, architecte en charge du dossier, a dirigé son travail. L’étude, affinée sera rendue fin octobre, ce qui permettra de franchir un pas dans ce dossier qui trouvera sa place dans la thématique
qui sera développée en 2012 en Finistère par l’association « Lin & Chanvre en Bretagne ».

Juin 2010

Les "kanndi". Protéger et gérer un patrimoine vernaculaire

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Du XVIè au XVlllè siècle, le travail du lin sur le territoire des pays de Landerneau-Daoulas et de Morlaix s’est traduit par une architecture unique : les « kanndi ».

Dans ces petits édifices disséminés dans la campagne, on blanchissait le fil de lin en écheveaux, et non la toile comme cela se pratiquait dans d’autres régions de Bretagne. Ces maisons buandières (kanndi en breton, de « kanna », blanchir, et « ti », maison) constituaient une véritable « blanchisserie éclatée » et ont permis le traitement du lin qui a fait la prospérité de la région.

Plusieurs dizaines de « kanndi » sont parvenus jusqu’à nous dans des états de conservation très divers : édifices encore couverts ou simples ruines envahies par la végétation ; beaucoup ont totalement disparu. Constituant un patrimoine fortement identitaire, ces modestes édifices méritent que l’on s’intéresse à leur sort.

Ce fascicule, réalisé conjointement par les associations « Tiez Breiz » et « Dourdon », dans le cadre du projet de « Lin & Chanvre en Bretagne. Route des Toiles », se veut une aide aux particuliers, aux associations et aux collectivités qui possèdent un tel patrimoine et qui souhaitent le sauvegarder ou le restaurer.

Ce fascicule est disponible auprès de l’Association ou en ligne.

Novembre 2007

Un nouveau "kanndi" !

Une quête qui nous permettra peut-être un jour de délimiter la « blanchisserie » du Léon.
Rien de plus passionnant que de découvrir un kanndi dont on soupçonnait l’existence mais que l’on ne connaissait pas encore de visu.
Un texte de 1765 nous indiquait l’existence du kanndi de Kerlastre en Ploudiry, cette commune déjà riche en constructions de ce genre, 40 dit-on, dont ceux de Botlavan, Brec’hleuz, Cleusdrein, Cleusven ou Cleuzever, Coat ar gall, Cornarguer, Cosquer bras, Creach Madec, Fers (2), Keramen Izella, Keramen huella, Kerangoualc’h, Kergoat, Kergoff Bras, Keriou, Kerlastre, Kerléau, Kerloussouarn, Kermao, Kernen, Keroues, Keronen, Kervigniou, Leuzeureugan, Menaouen, Mescoat , Meziven, Pen an Vern, Porlazou, Presbytère, Richou, Rollocare, Rosarvilin, Salou Coativy, Trelud, (Manoir de) Trébrit, Ty brid, La Villeneuve.

Celui de Mescoat, en bon état général est maintenant connu, celui du Richou, dans ses broussailles, a encore de l’allure, et d’autres sont là, dans leur état, attendant que l’on s’en occupe ! Quel devenir pour les « kanndi », autrefois richesse de notre pays de Landerneau-Daoulas, car il y en a partout dans nos campagnes…

Mais revenons à celui de Kerlastre !

Voici ce qu’en disait notre archive (transcription) :
« La maison du candy au bas bout du dit parc an candy couverte d’ardoises contenant de long en chacune de ses deux longères de muraille vingt-deux pieds (6,70 m), largeur en ses deux pignons aiguillonnés douze (pieds) et trois-quart (3,88 m) et de hauteur compensée huit pieds (2,44 m), ayant pour y entrer dans la costière du nord une ouverture de porte de maçonne garnie d’un carré et linteau de bois servant à une porte bois de bout garnie de clé en boit de bois dans la même costière une ouverture de fenêtre de maçonne garnie d’un linteau carré et montant de bois tablette de pierre fermant à deux volets de bois sur bourdon, une cache-lit garnie de sa [pavatre], dans la même costière un arbre de pierre, dans l’aiguillon du pignon un jour de maçonne à linteau de bois et tablette de pierre, au même pignon un arbre de pierre dans la costière du couchant une avancée servant d’emplacement de cuve de buée, au pignon du couchant une cheminée à jambage de maçonne avec un contre [foyer seourge] et manteau de bois [trireau] et pointe de maçonne, le plat de la dite maison en partie pavée de pierres vertes et au bas un douet à buée aussi de pierres vertes avec des emplacements pour laver aux deux bouts et côtés de la maison aussi tout garnis de pierres vertes avec quatre petits poteaux de bois dans le dit douet. Les conduits d’eau pour entrer et sortir dans le dit douet par deux aqueducs un dans chaque bout, un fond de cuve auprès de la porte de pierre de grain pour préparation de doublure, une poutrelle, deux simples formes et un contreventement auprès de l’avancée, cinq pièces longueurs compris le faîteau, soixante-trois chevrons, dans chacun des costières de couverture d’ardoises une petite lucarne d’ardoise le tout prisé 366 livres 13 sols. »

Il fallait donc le trouver !

Carte IGN au 25000ème en main, après avoir repéré du côté de ce village, une source et un point d’eau, chaussé de bonnes chaussures ou de bottes, nous y voilà !
Premier chemin, conforme à la carte, 100m, 300m… rien n’y fait, pas de kanndi… Un petit quart d’heure de crapautage dans les herbes, joncs, et soudain, un taillis, une masse sombre… et si on y allait ?
Un pignon, un ruisseau ! Un œil averti en valant deux, mais oui, c’est bien sûr… à deux cents mètres de là, une maison, bien ravalée : la maison à « pondallé » dont parlait notre archive, qui se trouvait dans ce même champ à l’époque, au XVIIIè siècle. Bien sûr, une route goudronnée traverse depuis cette parcelle.
Nous avions découvert le kanndi de Kerlastre, mais dans quel état ?
Une source, un acqueduc, un pignon, deux bouts de murs et de la gadoue.
Prenant notre courage et nos outils à deux mains, un quart d’heure de débroussaillage et voilà : l’eau entrait par là, ce décrochement du mur était le coin où couchait le « gardien », un appentis vers le nord, à l’intérieur, une petite fenêtre, « le jour de maçonne à linteau de bois » encore intact qu’évoque notre texte et une belle pierre de schiste qui laisse penser que là était le bassin, et une tonne de terre qui nous sépare du sol empierré de ce kanndi de Kerlastre : et c’est tout pour l’instant, mais c’est quand même un peu.

Voilà, c’est comme ça que l’on découvre un kanndi, soit en cherchant, soit par hasard, avec, croyez-moi, l’envie d’y retourner !
Et sachez que c’est comme un petit bonheur quand vous avez fait une petite découverte comme celle-là !
Vous, visiteurs de ce site, et randonneurs du dimanche, si un jour, dans un bois un peu humide vous voyez une ruine, intéressez-vous, faites en le tour, cherchez la source, peut-être ce qu’il reste d’une cheminée et dites-vous que vous avez peut-être découvert un kanndi oublié, un kanndi où l’on blanchissait les fils de lin et qui a autrefois contribué à la richesse de votre commune.
Mais surtout, n’oubliez pas de le signaler à l’association Dourdon, votre témoignage sera intéressant !

Novembre 2007

Les "kanndi"… 339

Un kanndi oublié dans les inventaires après décès.

Sur l’ensemble des 22 communes du Pays de Landerneau-Daoulas nous avions dénombré 338 « kanndi ».
Aujourd’hui il faut rajouter celui de Keranjaffrès en Pencran !
La liste des maisons buandières n’est pas exhaustive, nous l’avions dit.
La question maintenant est de savoir s’il reste quelque chose sur place de ce nouveau kanndi. Affaire à suivre…

Mai 2007

Le kanndi de Mescoat en Ploudiry

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Une restauration qui s’annonce
L’article de presse du 8 mai 2007 du Télégramme annonce la restauration du kanndi.
Le kanndi de Mescoat fait partie des 40 « kanndi » repérés par l’association Dourdon. Son accès facile, son état de relative conservation l’avaient fait classer dans les bâtiments à restaurer. La parcelle tombe dans le domaine communal, ce qui va faciliter les choses. Les gens du hameau ont commencé le nettoyage, ce qui a permis de mettre à jour un bassin intéressant par sa position (centrale) et son trop-plein.


L’association Tiez breiz viendra y faire une conférence le 24 juin lors de la Journée du Patrimoine de Pays.

Août 2006

Le kanndi de Penbran à Saint-Urbain

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Le kanndi de Penbran est l’un des trois « kanndi » communaux du territoire.
Les membres de l’association Dourdon, et ceux des « Amis de Trévarn » aidés d’Arnaud de « Eaux et Rivières en Bretagne » ont passé quelques après-midi sur le site.
Le site s’est alors révélé remarquable ! La pierre de scellement de la cuve, posée sur sa « petite auge » a été mise à jour grâce aux travaux de Lénaig, Antoine…

Août 2006

Le kanndi de l’Isle Kerarfanc à Plouédern

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Cette maison buandière, située à la limite de la commune avec Ploudaniel, présente un four à pain en place de cheminée. Une opération de nettoyage, menée conjointement par la commune, l’association Dourdon, les habitants de la commune et plus particulièrement du hameau, a permis de mettre en évidence la petite auge qui permet de recueillir l’eau chargée de cendre, située sous la cuve. Cette dernière était en bois, fixée sur une dalle de granit.

Août 2006

Le kanndi de Tromelin à Tréflévénez

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Cette maison buandière a la particularité d’être double, en ce sens qu’elle comporte deux espaces distincts, ayant chacun cuve, bassin et cheminée. Comme d’autres elle est envahie régulièrement par la végétation. Une équipe de bénévoles de l’association a procédé au nettoyage avec les propriétaires.

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